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Orlulas

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luPosté le Vendredi 27 Octobre 2017 à 17h34 :

Vous est-il déjà arrivé de vous balader dans votre quartier en vous disant que tel bâtiment mériterait d’être repeint ou que les voitures ne devraient pas avoir le droit de stationner sur tel trottoir ? Si oui, je pense que vous disposez d’une expérience de terrain potentiellement précieuse pour votre commune. Alors, pourquoi ne pas lui en faire part ?
Pour commencer, je ne vous apprends sans doute rien en disant que le principe de la "Démocratie représentative" n’encourage pas la participation citoyenne puisque que nous déléguons tous pouvoirs à des élus et ne sommes consultés qu’une ou deux fois par an maximum pour désigner ces derniers via des élections, dont le fonctionnement mériterait d’ailleurs d’être revu
Face à la dépolitisation massive que cela engendre, ne soyons pas abattus puisque nous disposons encore de moyens d’agir sur notre environnement direct à l’échelle du quartier et de la ville. En effet : loin de la corruption des lobbys, des guerres partisanes infantiles et des enjeux de pouvoir de l’État central, l’échelon local est déjà plus accessible car situé à proximité géographique et souvent composé d’élus plus intègres (ou pas). Mais alors comment faire entendre votre voix au sein de la mairie ? Grâce au Conseil de Quartier pardi !
De quoi s’agit-il ? Grosso modo, les Conseils de Quartier sont des instances embryonnaires de Démocratie directe qui permettent aux habitants de participer à la gestion de leur commune. Sachez que – depuis 2002 – toutes les communes de plus de 80000 habitants doivent avoir au moins un Conseil de Quartier et, si la vôtre est trop petite, rien ne vous empêche d’en être à l’initiative !
Malheureusement, puisque les compétences ainsi que les modalités de fonctionnement sont fixées par chaque Conseil Municipal, l’autonomie et les moyens d’un Conseil de quartier varient énormément d’un endroit à l’autre.
Pour ma part, j’ai rejoint ce dispositif fin 2014, soit bien avant ma participation à Nuit Debout en 2016. Sur Brest, ces instances sont purement consultatives et majoritairement composées de personnes retraitées et aisées. Autant vous dire que je ne me suis pas vraiment senti à ma place, d’autant que les sujets proposés l’étaient de manière descendante (souvent) et manquaient à mes yeux d’importance ou soulignaient au mieux un problème important de priorités… Par exemple, qui pourrait débattre pendant trois-quarts d’heure de la couleur dont on devrait repeindre les bancs de tel espace vert alors que dans le même temps notre société doit faire face à une crise globalisée du système Capitaliste (sans même parler de l’urgence écologique pour les générations futures) ?
Constatant ainsi le décalage entre le fonctionnement des instances participatives brestoises et ce que je connaissais de la loi Vaillant (qui est plus ouverte), j’ai préféré ne pas jouer le grain de sable et me mettre en retrait… jusqu’à ce que je me rende compte que ne pas essayer de changer les choses c’était céder à la facilité.
Persuadé que l’éducation populaire est l’une des clés vers un monde meilleur, n’ayant rien à perdre et bien décidé à m’investir de nouveau sur Brest, j’ai profité d’une enquête sur la participation au sein des CCQs en Juin 2017 pour crever l’abcès et devenir force de proposition à travers l’expérimentation d’une commission inter-quartiers de réflexion sur la société : parce que parler de sujets sérieux entre voisins/riverains/citoyens ne doit pas être quelque chose de tabou, l’objectif de cette nouvelle commission est de proposer un espace ouvert de débat et de partage des savoirs et des pratiques, hors des cadres institutionnels existants.
Les réunions de pilotage débuteront d’ici fin 2017 (grâce à l’accord de la direction de la proximité, que je remercie pour son ouverture d’esprit) et je ne manquerai pas de vous tenir au courant de l’avancement du projet.
En attendant, j’espère vous avoir encouragé.e à rejoindre ces instances participatives pour recréer du lien social et restaurer de la coopération au sein de votre ville, avant de peut-être un jour la gérer en commun ?
Voilà, ça soulage de faire une bonne action hein ? En tout cas, rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle action individuelle vers un monde meilleur et d’ici-là portez-vous bien ! smiley content