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Orlulas

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luPosté le Samedi 30 Septembre 2017 à 14h25 :

Par curiosité, vous êtes-vous déjà demandé combien d’heures est-ce que vous avez dû travailler afin d’acheter la voiture que vous utilisez justement pour aller chaque jour au travail ? Je pense que le résultat vous surprendrait…
En effet, le prix moyen d’un véhicule d’occasion étant de 15000€ en 2015 et le SMIC étant de 9,61€/heure cette année-là, il faudrait donc plus de 1500 heures de travail pour s’offrir ce moyen de transport, près de 200 jours ouvrés de 8 heures, soit plus de la moitié d’une année de vie active ! Et encore, on parle ici du salaire horaire brut et je n’ai pas comptabilisé les coûts d’entretien, de l’assurance et du carburant qui ne manqueront pas d’alourdir la note.
Face au constat que la possession d’un véhicule personnel s’assimile de plus en plus à un luxe, deux attitudes complémentaires peuvent être adoptées : varier les modes de transport et partager ces derniers.
Lorsque vous voulez vous rendre d’un point A à un point B, je pense que la première question à se poser devrait être « Par quel moyen vais-je me rendre là-bas ? ». Avant, mon premier réflexe aurait été de répondre « Avec ma voiture tiens ! » alors que ce choix n’est pas forcément le moyen de transport le plus économique et/ou écologique à disposition.
Si la destination est assez éloignée (plus de 30 km) et le voyage prévisible dans le temps, n’hésitez-pas à recourir au covoiturage en inscrivant votre trajet sur un site Internet dédié. Cela consiste à partager les frais d’essence d’un trajet entre tous les passagers, avec souvent un bonus pour le conducteur en tant que responsable et pour tenir compte de l’usure de son véhicule. Ayant effectué de nombreux voyages par ce biais depuis près de dix ans bientôt, tant comme conducteur que comme passager, je peux vous assurer qu’il s’agit d’un mode de transport convivial et que 99% des gens que vous rencontrerez éclaireront votre journée !
Si – en revanche – le trajet à parcourir est relativement court (moins de 10 km), n’hésitez-pas à recourir aux modes de transport doux, comme le vélo par exemple. Si vous êtes en zone urbaine, pensez à utiliser les transports en commun (bus, tram, métro), qui sont une excellente alternative à la voiture : écologique, pas de carburant ou de stationnement à payer (et à trouver !), temps de trajet disponible pour autre chose (lire par exemple).
De mon côté, j’ai opté pour l’achat d’une trottinette électrique en Février dernier et qui affiche déjà plus de 500km parcourus au compteur : je l’utilise pour tous mes trajets intra-muros, ce qui fait que ma voiture ne sert plus qu’une seule fois par semaine (contre 6 à 8 fois auparavant) !
Entre ces deux extrêmes (plus de 30km et moins de 10), la décision du mode de transport pourra varier d’un jour à l’autre puisqu’elle dépendra plutôt de votre expérience du trajet (météo, pressé ou non, envie, seul ou accompagné, etc).
D’une manière générale, toutes les initiatives qui retirent des véhicules en circulation ou en stationnements sont bonnes : la dernière que je tiens à vous présenter aujourd’hui est l’autopartage. Un peu comme la colocation d’appartement, le principe est de partager la possession d’un véhicule afin de mutualiser les frais d’assurance, de carburant, d’entretien, … C’est la solution idéale pour celles et ceux qui n’utilisent pas souvent leur véhicule, ou qui n’ont pas les moyens d’en avoir un ! Personnellement, j’ai rejoins une association locale d’autopartage afin de mettre à disposition ma voiture et/ou la revendre pour rejoindre l’un des véhicules déjà partagés. Dans tous les cas, des économies seront au rendez-vous et cela permettra de rendre la ville plus respirable. Si nous sommes suffisamment nombreux à changer nos habitudes, peut-être que davantage de pistes cyclables et de stationnement pour vélos apparaîtront, qui sait ?
Voilà, ça soulage de faire une bonne action hein ? En tout cas, rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle action individuelle vers un monde meilleur et d’ici-là portez-vous bien ! smiley content

Dernière édition le Samedi 30 Septembre 2017 à 14h25

Qslakhe

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luPosté le Samedi 30 Septembre 2017 à 20h56 :

 Encore une fois, je vais commenter, voire critiquer. smiley satisfait

Citation de "Orlulas" :

Lorsque vous voulez vous rendre d’un point A à un point B, je pense que la première question à se poser devrait être « Par quel moyen vais-je me rendre là-bas ? ». Avant, mon premier réflexe aurait été de répondre « Avec ma voiture tiens ! » alors que ce choix n’est pas forcément le moyen de transport le plus économique et/ou écologique à disposition.



 Je vais faire mon gros citadin : c’est un peu un réflexe rural (il n’y a rien de péjoratif, je ne donne aucun sens supplémentaire à ce mot, en plus de « relatif à la campagne ») ou de petite ville de prendre la bagnole pour tous les trajets. Ça s’explique bien sûr très facilement du fait d’une couverture assez faible (voire inexistante) en transport en commun et ce n’est évidemment pas (du moins pas pour tout le monde) par refus de se déplacer autrement.
 Mais dans une grande ville (je vis, pour ma part, à Paris), on a bien moins le réflexe de la bagnole, pour deux raisons : d’une part la circulation est merdique et ça prend bien trop de temps de se déplacer sa bagnole, d’autre part c’est souvent galère de trouver une place pour garer sa bagnole. Sans compter que les transports en commun sont généralement assez bien développé et ancrés dans les usages.

 Attention ! ce que je dis vaut presque uniquement pour les déplacements à l’intérieur de la ville principale d’une agglomération. Pour les déplacements de la banlieue à la ville, ça va dépendre ; pour les déplacements de banlieue à banlieue, on retrouve les problématiques de l’urbanisation légère ou de la ruralité : trop peu de transports en commun et réseau trop peu dense.


 Bref : dans une grande ville, rares sont ceux qui auraient ce réflexe (soit par conscience écologique, soit plus souvent parce que c’est tout simplement chiant de prendre sa bagnole). Hors d’une grande ville, ben… oui, je pense que nombreux sont ceux qui l’ont (soit par absence de conscience écologique, soit plus souvent parce que c’est tout simplement chiant de se déplacer vite autrement).


Citation de "Orlulas" :

Si la destination est assez éloignée (plus de 30 km) et le voyage prévisible dans le temps, n’hésitez-pas à recourir au covoiturage en inscrivant votre trajet sur un site Internet dédié.



 Plus cher, mais très bien aussi : le train ! ;-)


Citation de "Orlulas" :

Si vous êtes en zone urbaine, pensez à utiliser les transports en commun (bus, tram, métro), qui sont une excellente alternative à la voiture : écologique, pas de carburant ou de stationnement à payer (et à trouver !), temps de trajet disponible pour autre chose (lire par exemple).



 Pour info, même si c’est pas tout à fait en lien avec ce paragraphe : à Châteauroux (et peut-être dans d’autres villes), les transports en commun sont même gratuits, payés uniquement par des subventions publiques, donc par les impôts, donc en fonction des moyens de chacun (et ça revient moins cher à la ville qu’à l’époque des billets payants !). On peut espérer que ça se généralisera un jour, ce qui fera un avantage de plus aux transports en commun.

Orlulas

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luPosté le Dimanche 1er Octobre 2017 à 13h04 :

Merci pour tes retours sur ce nouvel article :

1) Concernant le "réflexe" transports en commun, je pense que les autres seront d’accord si je dis que cette phrase à parfaitement sa place puisque Paris n’est pas la France et que - pour la majorité des gens - la question de prendre la voiture sans réfléchir à chaque déplacement devrait largement être abordée !

2) À propos du train, j’ai reçu de nombreux commentaires et MP sur Mediapart de gens qui m’ont dit la même chose que toi. En fait, je n’ai volontairement pas parlé du train dans cet article car - dans l’état actuel des choses - la SNCF n’est plus un service public et pratique désormais une politique tarifaire prohibitive (à dessein ?). Il suffit de comparer le prix moyen d’un billet de train aujourd’hui et il y a 10 ou 20 ans pour s’en rendre compte…
Dans l’idéal, je pense que cette société devrait à nouveau appartenir à tous les Français et que - contrairement au fret - le transport de passagers devrait être assuré gratuitement pour des raisons écologiques ! Sur les 80 Milliards manquants à cause de l’évasion fiscale de ces mêmes grandes entreprises, il y aurait largement de quoi financer cela tout en rééquilibrant la Sécurité Sociale.

3) Je ne peux qu’être d’accord avec toi : ce mois-ci il est question du renouvellement de la délégation de service public auprès de Keolis/Veolia à Brest, une résistance citoyenne s’organise pour que la gestion redevienne publique et, si possible, gratuite pour les usagers afin de désengorger le centre-ville qui croule sous les voitures en circulation et en stationnement !

Qslakhe

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luPosté le Dimanche 1er Octobre 2017 à 15h59 :

Citation de "Orlulas" :

1) Concernant le "réflexe" transports en commun, je pense que les autres seront d’accord si je dis que cette phrase à parfaitement sa place puisque Paris n’est pas la France et que - pour la majorité des gens - la question de prendre la voiture sans réfléchir à chaque déplacement devrait largement être abordée !



 La France n’est pas Paris, mais Paris est la France. smiley satisfait
 Mais oui, ta phrase est justifiée et ton réflexe sera partagé par beaucoup de monde ; je précisais juste que le réflexes inverse existait aussi quand même.
 Après, même si on a conscience qu’il faut éviter la bagnole, le fait est qu’à la campagne, les solutions alternatives ne sont pas franchement bien développées (et mine de rien, le covoiturage, ça reste de la bagnole), ce qui explique le réflexe. Quand la boulangerie est à 3 km et qu’il pleut, c’est difficile d’y aller à vélo et je ne parle même pas d’organiser un covoiturage (j’imagine l’annonce « Ma bagnole est disponible pour du covoiturage : départ à 15h00, arrivée prévue à 15h05. » smiley lol ). Et même s’il fait beau, si le marché (quand on va au marché, mais ça marche aussi pour les autres commerces) est à 5 ou 6 km, le vélo n’est pas forcément adapté…
 Et quand bien même y développerait-on les transports en commun, l’organisation locale et la faible densité de population rendraient difficile une couverture par des bus équivalente à celle des grandes villes. On peut essayer de réduire les distances parcourues en remettant des services publics dans les petites villes (ce qui aiderait à la réouverture les petits commerces), mais je pense pas qu’on puisse totalement bannir la bagnole, même pour les petites distances. smiley confus

Orlulas

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luPosté le Lundi 2 Octobre 2017 à 15h52 :

Heureux que l’on soit sur la même longueur d’onde (même s’il n’y a pas beaucoup d’autres réactions que nous deux ^^).

Concernant la rase campagne avec juste quelques hameaux de 2-3 maisons dispersés autour d’un bourg d’une vingtaine de maisons avec :
- services publics (mairie, école, crèche, bureau de poste, bibliothèque, marché hebdomadaire, etc) ;
- commerces (médecin, pharmacie, boulangerie, épicerie, primeur, boucherie, poissonnerie, fromagerie, etc) ;
Je pense que la solution n’est pas le covoiturage mais tous simplement l’autopartage : un véhicule partagé à 2-3 familles entre les habitants d’un hameau. smiley satisfait

Après, il va sans dire qu’un habitant travaillant à la ville sera obligé d’investir dans un véhicule personnel pour son trajet professionnel quotidien… smiley confus